Elbicho : Elbicho II (2005)

Elbicho. Comment dire? Moi qui suis plutôt néophyte en musique espagnole, ce cd m'a fait l'effet d'une petite gifle. C'est 7 musiciens je crois, qui viennent tous de Madrid et tous d'horizons très variés : classique, jazz, flamenco et tout bêtement rock. Et forcément, ça se ressent.

Disons que c'est une sorte de flamenco - rock-prog ou bien jazz-rock - flamenco, mais sans que cela soit pompeux ou ennuyeux une seconde. Percus, batterie, cuivres, flûte, basse, guitare et chant. Le guitariste est brillant, alternant wha-wha super rock et guitare sèche façon flamenco, avec plein d'arpèges au milieu, bref c'est excellent. Les cuivres sont au diapason, assez grooves parfois et très puissant (ça donne d'ailleurs un tout petit côté fusion). La flûte superbe, (comme toujours avec une flûte) ammène une note très psyché à l'affaire, version Santana. Le chant lui, est surpuissant, en espagnol evidemment, très plaintif . Du flamenco, quoi. Les morceaux partent un peu dans tout les sens, avec beaucoup de changement de mélodies et de structures, renforçant le côté prog rock.

Il y a 11 titres, mais l'album dure plus d'1 heure je crois. Longues intros, beaucoup de mélodies différentes, beaucoup de plages instrus. Mais le cd est marqué, à mon gôut, par une sorte de tryptique, dont surtout le magnifique "La Suite", longue plage instrumentale qui nous fait passer par tous les états. Ca dure 15 mn, et c'est bien court.Bref, les types sont doués. En plus, pour l'élaboration du cd, ils n'ont pratiquement jamais joué ensemble. Il y'en a 2 ou 3 qui élaborent les bases, ils posent ça sur ordi, et les autres viennent quand ils veulent dans leur petit studio (une sorte de cave dans les quartiers populaires de Madrid), et ils jouent par dessus. Point.

Voilà. Elbicho. Pour conclure, disons que sur des bases flamenco très présentes se jouent une sorte de rock fusion inventif, avec beaucoup de passage jazz, teintés d'influences très psychédélique. Comme si Santana avait rencontré Paco de lucia et Yes. Ou Calexico avec Zappa. Le grand écart quoi. Surtout quand on sait que Elbicho veut dire élastique. Le tout avec beaucoop d'émotions et d'intensité, notamment grâce à la voix magnifique, la guitare sensuelle, et toutes ces mélodies surprenantes qui s'enchevêtrent, telles des champs de fleurs dans lesquelles on aimerait courir fiérement.

Longue vie Messieurs.
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