Bon Voyage

En 71, Jean Paul Belmondo s'en revenait des amériques ; en 90, Depardieu endossait le rôle du romantique insolent ; en 95 , Olivier Martinez fuyait le choléra comme la peste. En 2003, Jean Paul Rappeneau sortait son nouveau film. Bon Voyage. 1940, Paris est envahi par l'allemagne. Adjani campe une actrice célèbre prête à tout . Gregory Dérangère , un ami d'enfance emprisonné à tord , qui tente de se faire aimer. S'enchaine alors un chassé croisé de destins , de coincidences, de trahisons entre nos protagonistes , un ministre , un voyou sympathique, un savant et son assistante lors d'une fuite vers un palace bordelais. Fuite encore plus justifiée par la présence d'un composant chimique qui permettrait aux allemands de fabriquer une bombe atomique. Aventure, espionnage, suspense sont bordés par des faits historiques précis : la veille de l'armistice. Jean Paul Rappeneau jouit d'un casting prestigieux. Adjani, Depardieu, Ledoyen, Coyote, Attal, Dérangère. Beaucoup pour un même film, de genre qui plus est. Et bien non . Chacun est à sa place, dans des rôles parfaitement adaptés afin d'obtenir une galerie de personnages tout aussi importants. L'histoire est menée tambour battant, sans relâche, tel un train que l'on prendrait en marche et qui ne s'arreterait plus. La Bo y est pour beaucoup, elle rythme le récit. Symphonique, omniprésente, mais avec l'élégance de ne jamais le rappeler. Rare. De plus , la mise de scène de Rappeneau est d'un dynamisme à faire envier les plus grand standards américains.Virtuose. Classe. A l'instar d'un Gerard Oury adaptant Ruy Blas avec Montand et De Funes, Rappeneau a fait un film d'aventures méthode vielle école et n'a pas oublié la recette d'un bon film : une bonne histoire. A sa sortie , le film n'a pas été suivi du public. Manque de promotions, mauvaises bandes annonces, et peut être...mauvais titre tout simplement. Dommage. Il reste un film que peu ont vu et qui mérite d'être acclamé tant il transpire l'amour d'un cinéma bien fait.