14 octobre 2006

Profondo Rosso




Giallo. Jaune en italien. Ce terme s'apparente également à un type de romans policiers édités dès les années 30 en Italie jusqu'à la fin des années 60. Publiés avec des couvertures jaune vif , les nouvelles devoilaient des histoires de meurtres sadiques et sanglants , des souvenirs enfouies, des mystères insoupsonnés. En 1962, Mario Bava , peintre formaté aux Beaux Arts, lance le premier Giallo en image , la Fille qui en savait trop, puis en 1964, Six Femmes pour l'Assassin : son chef d'oeuvre. Les bases du giallo sont lancées. Couleurs flamboyantes, utilisation judicieuse de la lumière, élégante mise en scène des meurtres. En 1975 , parait Profondo Rosso (les Frissons de l'Angoisse). Son réalisateur, Dario Argento, critique de cinéma à ses débuts, met en scène pour son 5e film (dont 3 giallos) , son plus grand succès et l'apogée du genre. Un pianiste assiste à l'assassinat d'une celèbre parapsychologue. Dès lors , le héros (David Hemmings) se retrouve , durant tout le film , prisonnier de la clé de l'enigme sans pouvoir l'identifier ; faisant de lui , l'enquêteur numéro un. Hitchcock n'est pas loin. Argento utilise tous les codes initiés par Bava, mais il y ajoute une pointe de sadisme et de voyeurisme.Le tueur est une inquiétante silhouette de cuir , gantée, maquillée, arme blanche à la main. Le spectateur assiste aux meurtres sanglants avec une mise en image qui les valorisent. La BO, jazz-rock, apportée par le groupe italien GOBLIN , est une réelle innovation pour un film d'épouvante , le plus effrayant étant une comptine obsédante , déclencheur de la folie meutrière de l'assassin. Bref. Tout le talent d'Argento éclate dans ce film , mise en scène précise , astucieuse (utilisation du zoom) , sa caméra vivolte dans tous les recoins de Turin, les acteurs sont talentueux , le mystère est entretenu jusqu'a la révélation finale. L'effroi est au rendez-vous.
A la sortie du film Sir Alfred déclarait : " ce garçon est le nouveau Hitchcock ". A vous de voir.

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