Prince - Sign 'O' the times (1987) - # 1

Avant de partir tête dans le guidon du vélo qui dévalera la route de cette chronique princière, une mise au point et une petite comparaison entre le Nain Pourpre et Michael "Bambiface" Jackson s'impose.
Car ces deux là sont certainement les artistes noir-américains les plus importants de la musique populaire depuis Sly stone et George Clinton, avant de céder face à l'énergie urbaine du hip hop et à Public Enemy à la fin des 80's. Michael Jackson remporta haut la main la période 79/84 avant que Prince ne s'adjuge avec génie celle allant de 85 à 89.
Durant les années post Jackson's, Michael pondit ainsi trois albums (on oublie "One day in your life"- 81) d'un funk FM à l'épaisseur de son révolutionnaire en synthétisant l'héritage Motown, Stewie Wonder, la disco, la variété et le rock US, ingrédients mijotés aux petits oignons dans la marmite de velours de Quincy Jones. Avec ce mixage fédérateur et au dela de son aspect physique, Bambi voulu tiré vers le negroïde transparent. Passer la tradition noire au tamis de la consommation blanche, et en particulier nord-américaine. MTV était passé par là. Le noir servi au blancs, sans risque, apolitique, asexué, digérant l'imagerie (le clip de Thriller) et la musique (solo de Van Halen) des jeunes WASPS, pour la ressortir en une sorte d'hybride culturelle. Hésitant au début, encore très rythm & blues pour "Off the wall"( 79) et donc superbe, à maturité, avec une machine à tubes absolue au souffle effarant pour "Thriller" (82), et décadent, voir grotesque à partir de "Bad" (87).
Pour Prince Roger Nelson, l'affaire sera différente.

à suivre...