Edan - " Beauty And The Beat" (2005)
Dans l'underground hip-hop, la tendance glisse doucement vers l'usurpation, l'autosuffisance et l'ennui. Le rap va mal, et ce fut souvent par sa frange la plus obscur que l'espoir subsistait.
Mais la production est telle qu'il a fallu mettre les mains gantées de courage dans la merde musicale pour ressortir de bonnes surprises .
Ainsi est apparu il ya 1 ans, un bijou indémodable, ovni sous acid et beats old school, "Beauty & the Beat" d'un jeune blanc-bec de Boston.
Flow élastique et tignasse hallucinante, le gus est une vrai éponge. Toute sa jeunesse, il l'a passé à ingurgiter les maitres que sont Grand Master Flash, Kool G Rap, NWA, développant son hip hop sur ces bases "vieilles écoles" et proclamer que finalement, tout est permis. A l'instar de Pharrel Williams ou Outkast, pas de barrière. Il a tout écouté. Et surtout du rock sixties. Kinks, Marvin Gaye, Hendrix, Dylan, les compil Nuggets...
Alors que les Neptunes mettent leur bouillon musicale au service des dancefloor urbains, chez Edan, tout a été fait à l'ancienne : Pour fan de zique et de vinyls, à écouter religieusement dans sa chambre.
34 mn, denses, sur lesquelles 13 titres fascinants s'enchainent pour former un fourre-tout psyquédélique, multicolore et tripant, ou violons et guitare sèche cotoient passage electrifié, ambiance moite et nébuleuse, ou des beats secs et nerveux s'allongent sur des boucles urbaines, ou la réverb répond aux nappes intersidérales.Tout est malaxé, digéré, recraché, pour formé un trip à la fois buccolique et citadin, psyquédélique et moderniste, funky et électrique.
Le flow au diapason, se faufile, extensible, à coup de beatbox et autres effets, acompagné par des featuring de snipers (Percee P, Insight entre autres ). Chaque détail compte sur cette oeuvre mouvante, irréel, habitée, tout y est distordue mais efficace, surprenant mais sublime.
Génial album d'un fan épanoui, qui assume ses influences, et livre ainsi un des meilleurs disques de rap des 10 dernières années.
Je reprend: ...et livre ainsi un des meilleurs disques des 10 dernières années.
"Where living things coexisted with crims and kings
Who on the Moon's Dark Side painted pretty things"
8 commentaires:
c'est bien ecrit, ça donne envie...dommage que ce soit du rap!!!ehehehehhe
Oui ca donne envie , bon c'est décidé , je m'y remets. Bon en tout cas , Bravo Mr choubi ! une telle chronique sur un album de hiphop n'est pas aisée ( j'y ai maintes fois pensé ) , et qui plus est celui là. C'est vrai qu'il est bon ,très bon même. Dans le hiphop , tout n'est pas bon , mais ce ptit gars de boston a tout compris. A noter un titre que j'adore : The Torture Chamber . Très très bon flow qui donne immédiatement de bouger son corps.
J'attend avec impatience votre vision par les mots d'un album de Mf Doom !! Je n'arriverais pas a trouver les mots !! Bref. Bravoooo !
Effectivement, "Torture Chamber" est un des gros titres de cet album (featuring Percee P, donc), mais "Rock'n'Roll" aussi est terrible, avec un denommé Dagha.
Je conseille, sur l'album de Cut Chemist (dj de J5) "the audience's listening", le fabuleux titre "storm", featuring Edan et Mr Lif. Le hip-hop actuel, c'est ça.
Téléchargez moi ça, les aminches.
Oui oui que du bon , mais je sais que ca va en derouter certains. Faut se faire l'oreille et être open, à partir de là.. on peut tout.
Bon ... Je suis quand meme a peu pres sûr que ta chronique est mieux que l'album . He he he
ouhouhou.
honte à toi monsieur manu.
je suis sur que tes élèves à force, ont tous des jeans moules burnes.
en tout cas, c'est avéré, tu peut pas blairer le hip hop.
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