01 novembre 2006

Pas de printemps pour Brian


1973. Steve Mc Queen tente de s'évader d'une ile, Bruce Lee donne des coups de tatanes lors d'une opération, une fillette personnifie le démon , De Funes n'en revient pas d'avoir un chauffeur juif et Belmondo est magnifique. Cet été là voit aussi paraitre sur les écrans Sisters, film déterminant d'un cinéaste encore inconnu, Brian De Palma. De sa fenêtre, une femme est temoin d'un meurtre en face de chez elle. Alfred es tu là ? 3 ans après , celui ci nous livre Obsession, thriller largement inspiré du Vertigo d'Hitchcock où le protagoniste trouve le sosie de sa femme 20 ans après qu'elle soit morte pendant son kidnapping. En deux films, De Palma s'est attiré les foudres de la critique qui ne voit en lui qu'un imitateur du maître du suspense. Intéressant. En effet , les histoires , le voyeurisme, le suspense et la mise en scène s'en rapprochent fortement. De Palma ne s'en cache pas , il revendique cette influence qui , à son sens , est la plus marquante de l'histoire du cinéma. Fasciné depuis des années par le travail d'Hitchcock, il va même jusqu'a obtenir son compositeur attitré, Bernard Hermann. Hitchcock pensait ses films en termes d'images , de mise en scène. Tous les plans qu'il imaginait n'étaient pas vains, avaient leur importance et devaient susciter une émotion bien précise. Brian De Palma a compris la leçon et l'a digérée pendant plus de 30 ans à travers des genres cinématographiques variés. La comédie musicale ( Phantom of the Paradise) , le fantastique ( Carrie), le film d'action ( Mission Impossible) , le film de guerre ( Outrages), la comédie noire ( Le Bucher Des Vanités) ou encore le film de gangster (Scarface) . La scène de la tronconneuse de Scarface empreinte une scène du Frenzy d'Hitchcock , l'introduction de Pulsions rappelle celle de Psycho .Bien que les thèmes , les histoires puissent être différentes, tous ces films ont en commun une grammaire cinématographique bien définie , précise et audacieuse. Utilisation du split screen ( écran partagé ) , à l'extrème du plan séquence, utilisation astucieuse du zoom, du ralenti, utilisation de la grue pour des plans d'une extreme complexité, BO de qualité par des compositeurs qui ne le sont pas moins ( Donnaggio, Morricone, Elfman..). Tout au long de sa carrière, De Palma aura alterné des films de genre tantôt brillant ( Blow Out, Pulsions, Carlito's Way) , tantôt flirtant avec le mauvais gout ( l'Esprit de Cain, Femme Fatale) mais son style , faconné avec audace, est élégant, unique et mérite qu'on s'y attarde.

3 commentaires:

Fabrice Magniez a dit…

bon article, intéressant. Brian de Palma est un cinéaste classique. Pas un copieur ni un suiviste. Il est juste un artiste classique.

Manuel a dit…

C'est bien vu ça Mr Kali , vous m'avez donné envie d'en mater un (il s'agit bien de mater lorsque l'on parle de Depalma , non ?) Je vais commencer par body double , tiens !

Mr Choubi a dit…

c clair que ça donne envie. Par contre, plus que classique, c 'est surtout un génial plagiaire le De Palma. Mais bon comme disait l'autre, "l'art, c'est copier."